Open
letter to Syrian Minister of the Interior
Lettre ouverte au Ministre de l'Intérieur from SOLIDA
Date:
Sun, 6 Jul 2003
Read the following press release in Arabic on http://www.solida.org/communiques/com_06072003_AR.pdf
or
http://www.solida.org (La
version française suit)
Open Letter to
General Ali Hammoud Syrian Minister of the Interior
Dear Mr. Minister,
In reply to your comments on the issue of the Lebanese detainees and missing in Syria, as reported by Mr. Ali Khalil in the July 5, 2003 issue of the daily An-Nahar, we feel compelled to share our thoughts with you.
You said you regretted "the attempt by some to try and tarnish Syria's image ( )". Yet, the organization SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) continues to pursue a number of detention cases in Syria that constitute flagrant violations of Human Rights (kidnappings, illegal extraditions, secret detentions, etc.).
These practices themselves are what tarnishes the image of Syria, and not the actions of those who denounce them.
You go on to add "A commission was created in Lebanon under the presidency of Fouad Saad with the task of examining the issue. If there were any Lebanese who disappeared in Lebanon during the events, why are some trying to insinuate that these individuals are in Syrian prisons?" The sad fact is that this so-called commission has not issued any public report since its inception. However, one member of the commission declared to the press one year ago that the commission had examined 96 files of Lebanese detainees in Syria. Those are not insinuations. Moreover, we fully know that Syria could not be held responsible for the thousands of disappearances that took place on Lebanese soil, since both the Lebanese militias and Israel are even more to blame on this issue. Still, we have well-documented cases of Lebanese nationals who are today in detention inside Syria and who were abducted by the Syrian Army or handed over by Lebanese militias to the Syrian Army.
In addition, dozens of Lebanese individuals disappeared in areas under Syrian control in Lebanon after the dismantling of the militias, and were later found in the prisons of your country. Only a fraction of these individuals were set free during subsequent waves of releases. We draw your attention to the case of George Chalaweet who is detained in Syria since 1994 and who remains in secret detention since 1998. The UN Working Group on Arbitrary Detention has declared his detention illegal. You also say "I received a delegation of SOLIDA and the parents of a few missing individuals, and the mother of one of them, Sonia Eid, informed me that she had visited her son in one of the Syrian prisons. I pledged to the delegation that we will investigate and that I will handle this matter which should be discussed between the Lebanese and Syrian governments." In July 2002, SOLIDA did not participate to your meeting with the families of the detained.
SOLIDA had deliberately made this decision in order to encourage an open discussion and to give you a guarantee of confidentiality, if deemed necessary. The families of the missing left the meeting very hopeful, convinced that after hearing of their pain, you would have no choice but to help them in their search for their loved ones. To date, you have provided the families with not one of the answers you promised to give them within 2-3 months of the meeting. You even turned them back in November 2002 after they had previously asked and obtained an appointment with you. We are nevertheless happy to note that you recalled the case of Jihad Eid, Mrs. Sonia Eid's son, whose detention in Syria no longer needs proof, and who from the start of his detention had been referred to Examining Judge Ahmad An Naassan.
A former detainee has even testified to Mr. Saad's commission that he was detained with him. We are even more surprised that you felt this question ought to be discussed between the Lebanese and Syrian governments because this is in sharp contrast to statements made by the Syrian Prime Minister and reported on June 15, 2003 by the European Parliament Member Mr. Sami Naïr. Those statements are to the effect that there is a possible recourse with President Assad, "who, if approached by the families and the organizations, can exercise his privilege of pardon." Then you expressed "your surprise that a delegation of SOLIDA would come two weeks ago to meet with President Assad and other officials with an appointment." We insist on clarifying that when SOLIDA, the organization SOLIDE (Support of Lebanese in Detention and Exile), and the Committee of the Families of Lebanese Detainees in Syria entered Syria on June 9, 2003, they had previously requested an appointment with President Bachar Assad, and that request has yet to be answered in spite of our persistence.
Mr. Minister, The secret detention of Lebanese nationals in Syria can no longer be denied, nor can its illegal nature. The unknown here is the charges held against them, and only the Syrian authorities know those charges. It is time, in the interests of the detainees and their families, as well as in the interests of Syria, to put an end to the taboo surrounding this question. It is time to turn a new leaf and agree to the demands of the families of the Lebanese detainees and missing in Syria.
Sincerely, The SOLIDA Organization Paris, July 6, 2003
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Lettre ouverte au Général Ali Hammoud
Ministre de l'Intérieur Syrien
Monsieur le Ministre,
Suite à vos déclarations au sujet des Libanais détenus et disparus en Syrie, rapportées par Monsieur Ali Khalil dans le journal An Nahar du 5 juillet 2003, nous tenons à vous faire part de nos observations.
Vous avez dit regretter " la tentative de certains d'essayer d'entacher l'image de la Syrie ( ) ". Or, le mouvement SOLIDA (Soutien aux Libanais Détenus Arbitrairement) suit un certain nombre de cas de détention en Syrie qui constituent des violations flagrantes des droits de l'Homme (enlèvements, extraditions illégales, détentions au secret), et ce sont ces pratiques qui entachent l'image de la Syrie, et non les activités de ceux qui les dénoncent.
Vous ajoutez qu'" une commission a été créée au Liban sous la Présidence de Fouad Saad, en charge d'étudier cette question, et s'il y avait des Libanais disparus au Liban pendant les évènements, pourquoi certains essaient d'insinuer qu'ils se trouvent dans les prisons syriennes ?
Malheureusement la commission en charge de cette question n'a rendu public aucun rapport. Toutefois un membre de cette commission a déclaré à la presse il y a un an que 96 dossiers de Libanais détenus en Syrie avaient été constitués par ladite commission. Il ne s'agit pas d'insinuations. Par ailleurs, nous savons pertinemment que la Syrie ne saurait être tenue pour responsable des milliers de disparitions survenues sur le territoire libanais, les milices libanaises, et Israël, en étant en grande partie responsables. Toutefois nous avons des cas bien documentés de Libanais, aujourd'hui détenus en Syrie, qui ont été enlevés par l'armée syrienne ou remis par des milices libanaises à l'armée syrienne. D'autre part des dizaines de Libanais ont disparu au Liban après le démantèlement des milices, dans des zones sécurisées par l'armée syrienne, et ont par la suite été localisés dans les prisons de votre pays. Seule une petite partie d'entre eux a pu bénéficier des vagues de libérations.
Nous nous permettons d'ailleurs d'attirer votre attention sur le cas de Georges Chalaweet qui est détenu en Syrie depuis 1994 et maintenu au secret depuis 1998. Sa détention a été déclarée arbitraire par le groupe de travail sur la détention arbitraire de l'ONU.
Vous dites également : " j'ai reçu un groupe de SOLIDA et de parents de quelques disparus, et la mère de l'un d'eux, qui s'appelle Sonia Eid, m'a appris qu'elle avait rendu visite à son fils dans l'une des prisons syriennes. J'ai promis à la délégation d'enquêter, et de m'occuper de cette question qui devrait être traitée entre les gouvernements libanais et syrien.
En juillet 2002, SOLIDA n'a pas participé à votre rencontre avec les familles de détenus, et notre organisation avait fait ce choix pour favoriser un échange franc et vous donner une garantie de discrétion si nécessaire. Les familles de disparus sont sorties pleines d'espoir de cette rencontre, persuadées qu'après avoir entendu leur souffrance, vous ne pourriez que les aider dans leurs recherches. Or vous n'avez apporté aux familles aucune des réponses promises dans les deux à trois mois, et vous les avez injustement éconduites le 2 novembre 2002, alors qu'elles avaient préalablement pris rendez-vous avec vous.
Nous sommes toutefois heureux de nous apercevoir que vous vous souvenez du cas de Jihad Eid, le fils de Madame Sonia Eid, dont la détention en Syrie n'est plus à prouver, et qui dès le début de sa détention a été déféré devant le juge d'instruction Ahmad An Naassan. A son sujet, un ancien détenu a même attesté devant la commission de Monsieur Saad qu'il était détenu avec lui.
Nous sommes surpris que vous considériez que cette question devrait être traitée entre les gouvernements libanais et syriens car cela contredit totalement les déclarations du Premier Ministre syrien, rapportées le 15 juin 2003 par le député européen Monsieur Sami Naïr, selon lesquelles il existe un recours possible auprès du Président Assad, " qui, saisi par les familles et les associations, peut utiliser son droit de grâce.
Puis vous vous dîtes " surpris qu'une délégation de SOLIDA vienne il y a deux semaines pour rencontrer le président Assad et d'autres responsables sans rendez-vous". Nous tenons à vous préciser que lorsque SOLIDA, l'association SOLIDE (Support Of Lebanese In Detention and Exile) et le Comité des Familles de Détenus Libanais en Syrie sont entrés en Syrie le 9 juin 2003, ils avaient préalablement demandé un rendez-vous avec le Président Bachar El Assad, et cette demande n'a toujours reçu aucune réponse, malgré notre insistance.
Monsieur le Ministre,
La détention au secret de Libanais en Syrie ne peut plus être niée. Son caractère
arbitraire non plus. Ce que nous ignorons ce sont les charges retenues contre eux ; seules
les autorités syriennes les connaissent. Il est temps, dans l'intérêt des détenus et
de leurs familles, et aussi dans l'intérêt de la Syrie, de mettre un terme au tabou qui
pèse sur cette question, et de tourner la page en accédant aux demandes des familles de
détenus et de disparus libanais en Syrie.
Recevez, Monsieur le Ministre, l'expression de nos cordiales salutations.
Paris, le 6 juillet 2003
Le Mouvement SOLIDA (Soutien aux Libanais Détenus Arbitrairement)