Open Letter from SOLIDA to the Speaker of the Lebanese Parliament,
Mr. Nabih Berri
Paris, December 6, 2004
Pursuant to your recent meeting with European Parliament members, we are gravely concerned
by your position on the issue of the Lebanese disappeared and detainees in Syria, which is
to deny the problem.
Addressing this tragedy from a personal perspective, we ask of you: What will you do if
your own son disappeared? Wouldn't you want to know what has become of him? Naturally,
yes. And if in the course of your search you discover that it was your brother who
kidnapped your son, what would you do? Would you simply go shake his hands and say, "
You kidnapped my son, and that is very good? Since you are my brother, you can do what you
want with him"? Definitely, no.
Mr. Speaker, please try to understand for once the request of the families of the
disappeared. If you were in their shoes, you would want to know what has become of your
son, because it is simply impossible to live without knowing. You will feel compelled to
search for the truth. A truth to which everyone is entitled, and which anyway, will one
day be exposed and you will not be able to stop it. It will indeed be exposed in the face
of those who, for decades, tried to smother it.
What will you then say when the whole world finds out what has happened in those sinister
prisons, literally under your own watch, and will ask
you to account for what has happened? Will you say, "I didn't know"? Yet, you
know everything; all the Lebanese officials know. You and they have everything you need to
know, right under your eyes and in the palm of your hands, but you and they do not do
anything.
"He who knows nothing is an imbecile, but he who knows but says nothing is a
criminal"(Berthold Brecht). You cannot not know. To the contrary, you have no choice
but to know. So act while there is still time. Intervene with Syria. And if fear is
paralyzing you, at least have the decency to resign. Better resign than betray
We certainly hope that our request will be heard.Sincerely,
The SOLIDA Movement
(Support of Lebanese Detained Arbitrarily)
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Lettre ouverte à Monsieur Nabih BERRI
Président du Parlement libanais
Paris, le 6 décembre 2004.
Monsieur le Président,
Suite à votre récente rencontre avec des parlementaires européens, nous sommes
consternés par votre position sur la question des disparus et des détenus libanais en
Syrie, qui consiste à nier l'existence du problème.
Rapportons cette tragédie à la sphère privée. Si votre fils disparaissait, que
feriez-vous? N'essayeriez-vous pas de savoir ce qu'il est devenu? Assurément si.
Si, au cours de vos recherches, vous appreniez que c'est votre frère qui l'a enlevé, que
feriez-vous? Iriez-vous lui serrer la main en lui disant "tu as enlevé mon fils,
c'est bien. Comme tu es mon frère, fais-en ce que tu veux"? Assurément non.
Monsieur le Président, essayez pour une fois de comprendre la demande des familles de
disparus. Si vous étiez dans leur situation, vous voudriez savoir ce que votre fils est
devenu, car sans savoir, il est impossible de vivre. Vous seriez obligé de chercher la
vérité. Une vérité que tout un chacun est en droit d'exiger, et qui, de toute façon,
finira un jour ou l'autre par éclater, et vous ne pourrez pas l'arrêter... elle
éclatera à la figure de tous ceux qui, pendant des années, ont tenté de l'étouffer...
Que direz-vous, donc, lorsque le monde entier saura ce qui s'est passé, pratiquement sous
vos yeux, dans de sinistres prisons, et vous demandera des comptes? Vous direz "je ne
savais pas". Et pourtant vous savez; tous les responsables libanais savent; ils ont
entre les mains, sous les yeux, toutes les informations, mais ils ne font rien.
" Celui qui ne sait rien est un imbécile mais celui qui sait et ne dit rien est un
criminel "*... Or, vous n'avez pas la chance de ne rien savoir, bien au contraire...
alors agissez tant qu'il en est encore temps, intervenez auprès de la Syrie, et si la
peur vous paralyse, ayez au moins la décence de démissionner. Démissionner plutôt que
de trahir...En espérant que notre demande sera entendue, recevez, Monsieur le Président,
l'expression de nos meilleures salutations.
Le mouvement SOLIDA
Soutien aux Libanais Détenus Arbitrairement