Geagea, Denniyeh, and Many More: When Will the Lebanese Government Admit Its
Mistakes?
Liste de diffusion du Mouvement SOLIDA
<liste@solida.org>
Date: Mon, 18 Apr 2005 07:27:57 +0100
(la version française suit)
Ongoing discussions aim to amend the Amnesty Law, which would allow to move
forward on releasing Samir Geagea and, according to some information, ultimately
releasing individuals who were held in the Denniyeh affair.
However, the fact is that the Lebanese authorities are in a political deadend
that they themselves instigated and out of which they are desperately trying to
make an honorable exit by way of a ruse that is legal only in name and which
does not provide for justice. It is public knowledge that the two cases in
question are characterized by unfair trials and by the practices of torture and
arbitrary detention, and it is high time to bring justice to the victims in
these two cases.
Samir Geagea and one of his alleged co-conspirators, Gerges Al Khoury, were
sentenced by the Court of Justice, a special court that lacks independence and
an appeals process, which contravenes the International Pact on Civil and
Political Rights to which Lebanon is a party.
Those two individuals are incarcerated at the Ministry of Defense in inhumane
conditions and in isolation for 11 years, which is tantamount to torture.
Whereas the conditions of Samir Geagea's detention have somewhat gradually
improved, this is not the case for Gerges Al Khoury who remains imprisoned in a
tiny cell in the basement of the Ministry and who suffers from health problems
that have never been medically treated. Moreover, there has never been any
investigation into the torture he has been subjected to in order to get him to
sign his " confessions".In the Denniyeh affair, the accused have also been
sentenced by the
Court of Justice and are therefore not protected by the norms of fairness
stipulated by the International Pact on Civil and Political Rights. In addition,
there have been numerous reports of their subjection to severe torture during
the period preceding their trial. One of the victims told Amnesty International,
"I was transferred to the detention center of the Ministry of Defense in Yarzeh.
I was terrified and I prayed to God to let me die before I get there so that
they do not touch me. I was tortured and interrogated relentlessly under
insults. I was physically and mentally exhausted. I was vomiting blood and my
urine was discolored. I could not sleep because my hands were handcuffed. I was
hungry and cold... ".
It is obvious that in these two cases - and many others - the rights of the
accused were seriously violated. These practices, torture in particular, lead to
serious and grave breaches of justice, and do not provide the families of the
victims with the absolute certainty that the true guilty perpetrator is being
punished. SOLIDA therefore demands that the Lebanese government publicly admit
its mistakes concerning all the individuals who were subjected to these trials
and promptly make the required corrections, in particular by immediately
releasing all political prisoners and other victims of flagrant judicial errors
in Lebanon. This would prevent a recourse to extraordinary and " customized "
legislative measures that can only further politicize an already politicized
Lebanese justice system.
Paris, April 18, 2005
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Affaires Geagea, Denniyé, et combien d'autres encore...Il est temps pour l'Etat
libanais de reconnaître ses fautes
Des discussions sont en cours pour modifier la loi d'amnistie, ce qui
permettrait de procéder à la libération de Samir Geagea, et
éventuellement, selon certaines informations, de personnes détenues dans
l'affaire de Denniyé.En réalité, les autorités libanaises sont dans une impasse
politique qu'elles ont elles-mêmes provoquée, et dont elles essaient
désespérément de se sortir honorablement par un tour de passe-passe juridique,
sans pour autant rendre justice. Il est en effet de notoriété publique que ces
deux affaires sont marquées par des procès inéquitables, la pratique de la
torture, et des détentions arbitraires, et qu'il est plus que temps de rendre
justice aux victimes.Samir Geagea, comme l'un de ses co-accusés, Gergès Al
Khoury, ont été condamnés par la Cour de Justice, qui est une cour d'exception
dépourvue d'indépendance et sans appel, ce qui contrevient au Pacte
international sur les droits civils et politiques auquel le Liban est partie.
Ces deux personnes sont détenues dans des conditions inhumaines au Ministère de
la Défense, à l'isolement depuis 11 ans, ce qui est assimilable à de la torture.
Si les conditions de Samir Geagea se sont peu à peu légèrement améliorées, ce
n'est pas le cas de Gergès Al Khoury, qui est toujours détenu dans un sous-sol
du Ministère, dans une cellule minuscule et qui souffre de problèmes de santé
sans pouvoir bénéficier des soins nécessaires. Aucune investigation n'a par
ailleurs été menée sur les tortures qu'il a subies dans le but de le contraindre
à signer ses " aveux ".
Dans l'affaire de Denniyé, les accusés sont également jugés par la Cour de
Justice et ne bénéficient donc pas des normes d'équité prévues par le Pacte
international sur les droits civils et politiques. Par ailleurs, de nombreuses
informations font état de graves tortures dont ils ont été victimes dans la
période précédant leur procès. L'un d'eux a témoigné auprès d'Amnesty
International : " on m'a transféré au centre de détention du ministère de la
Défense à Yarzé. J'étais terrorisé et je priais Dieu de me faire mourir avant
mon arrivée pour qu'ils ne me touchent pas. J'ai été torturé et interrogé sans
relâche sous les insultes.
J'étais épuisé physiquement et mentalement, je vomissais du sang et mes urines
étaient décolorées. Il m'était impossible de dormir car j'avais les mains
attachées par des menottes, j'étais affamé et transi de froid... ".Il est clair
que dans ces deux affaires - et dans bien d'autres encore
- les droits des accusés ont été gravement bafoués ; ces pratiques, et en
particulier la torture, laissent une place immense à l'erreur judiciaire et ne
garantissent absolument pas aux familles des victimes la certitude que c'est le
véritable coupable qui est puni. Le mouvement SOLIDA demande donc à l'Etat
libanais de reconnaître publiquement ses fautes à l'égard de toutes les
personnes concernées par ces procès, et de les réparer sans délai, notamment en
libérant immédiatement tous les prisonniers politiques du Liban et les victimes
d'erreurs judiciaires avérées, ce qui rendrait inutile le recours à des
modifications législatives exceptionnelles et " sur-mesure ", qui ne font que
politiser chaque fois un peu plus la Justice libanaise.
Paris, le 18 avril 2005