SOLIDA: Rapport sur la peine de mort au Liban
Date: Fri, 11 Jun 2004 07:42:05 +0100
COMMUNIQUE DE PRESSE
Le mouvement SOLIDA (Soutien aux Libanais Détenus Arbitrairement) publie aujourd'hui son
rapport sur la peine de mort au Liban, suite à sa mission d'enquête effectuée au Liban
du 21 au 28 février 2004, grâce au soutien de l'ACAT-France (Action des Chrétiens pour
l'Abolition de la Torture) et du Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de l'Homme
(REMDH).
Au cours de cette mission, qui avait pour but d'évaluer la situation des condamnés à
mort du Liban, SOLIDA a rencontré notamment les organisations libanaises abolitionnistes
et de très nombreux avocats et juristes.
SOLIDA retrace dans son rapport l'historique de la peine de mort au Liban et revient sur
les trois exécutions du 17 Janvier 2004, étudiant la manière dont se sont déroulés
les procès de Badih Hamadé Rémy Zaatar, et Ahmad Mansour.
Puis une liste des condamnés à mort figure au rapport, apportant quelques informations
individuelles (âge, nationalité, déroulement du procès) suivie d'une description des
conditions de détention très dégradées que vivent les détenus et prisonniers du
Liban.
A l'étude des dossiers des condamnés, notamment au regard du Pacte International relatif
aux Droits civils et politiques et de la
jurisprudence du Comité des Droits de l'Homme de l'ONU, SOLIDA a pu constater
objectivement que le délabrement du système judiciaire libanais ne garantissait
absolument pas le droit des accusés à un procès équitable, et de ce fait que le risque
d'erreur judiciaire s'en trouvait augmenté de manière inquiétante.
"Des interrogatoires menés dans de mauvaises conditions, une justice politisée,
expéditive, un système qui ne prend pas en considération les engagements internationaux
du Liban en matière de droits de l'Homme:
tout un ensemble de facteurs sont réunis pour favoriser violations des droits humains,
décisions partiales voire erreurs judiciaires", conclut le rapport.
La peine de mort est une peine cruelle et inhumaine, non dissuasive. Elle est d'autant
plus inacceptable au Liban qu'elle est irrémédiable alors que l'établissement de la
vérité ne constitue pas toujours une priorité. Le cas d'Antoinette Chahine, condamnée
à mort pour meurtre sur la base d'aveux extorqués sous la torture à d'autres accusés,
puis finalement innocentée grâce aux actions de l'ACAT et d'Amesty International, en
témoigne.
Ce rapport est disponible sur Internet à l'adresse suivante:
http://www.solida.org/rapports/peine_de_mort.pdf
Paris le 11 juin 2004