COMMUNIQUE DE PRESSE
Extraditions
et détentions arbitraires en Syrie : 11 ans après les enlèvements du 13 Octobre
1990
Le mouvement franco-libanais SOLIDA (Soutien aux Libanais
Détenus Arbitrairement) a relevé récemment les propos du Procureur libanais Adnane
Addoum, déterminé à ne pas extrader vers les Etats-Unis un citoyen libanais.
Le respect par le Liban du principe de non-extradition de ses
nationaux est novateur dans la mesure où, depuis 1976, ce sont plusieurs milliers de
citoyens libanais qui ont été extradés illégalement vers la Syrie, sans que les
autorités libanaises ne protestent. Au contraire ces mêmes autorités ont fait preuve dun
empressement incroyable pour faire disparaître toute trace de ces exactions, tout
simplement en niant lexistence des victimes.
Toutefois, ni les familles de ces personnes, ni les organisations
de défense des droits de lHomme ne peuvent tolérer que ces dossiers ne soient
fermés avant quune véritable enquête ait lieu, visant a déterminer avec
certitude le sort réservé à tous les Libanais ayant été transférés en territoire
syrien.
Il y
a 11 ans, le 13 Octobre 1990, près de 200 Libanais furent enlevés dans la région de
Beyrouth par les forces armées syriennes. Si la plupart dentre eux fut
ultérieurement relâchée, il nen reste pas moins que 26 militaires et 2 prêtres
libanais nont jamais été libérés par les forces syriennes.
Aucune démarche na jamais été entreprise par les
autorités libanaises qui permettrait de connaître lendroit où se trouvent ces
personnes. Si beaucoup ont été vues dans les prisons syriennes, où au cours de leur
transfert en territoire syrien, jamais leur rapatriement na été réclamé de
manière officielle.
En
mai dernier, lors de la visite en France du Général Emile Lahoud, un dossier complet sur
cette question lui a été remis en mains propres. Le Président connaît mieux que
personne la situation actuelle de ces militaires qui se trouvaient sous ses ordres au
moment de leur enlèvement
Nous déplorons que le Président ne soit pas intervenu
en leur faveur depuis tant dannées.
En juin, le Président Bachar El-Assad niait le maintien en
détention en Syrie de citoyens libanais, se déclarant toutefois disposé à examiner des
cas individuels que les autorités libanaises lui soumettraient. Une fois de plus les
autorités libanaises ne sont pas intervenues auprès des autorités syriennes.
A lheure où les autorités libanaises manifestent leur désir dappliquer les principes du droit international, nous leur demandons expressément de protéger efficacement les droits de tous les citoyens libanais, non seulement de ceux accusés de crimes par les Etats Unis mais également de ceux - au nombre dau moins 200 - détenus illégalement en Syrie, en réclamant officiellement et publiquement leur rapatriement.
Paris, le 12 Octobre 2001.